mardi 21 février 2017

La tante Juila et le scribouillard de Vargas Llosa

Pedro Camacho est-il bien un "scribouillard" ? C'est à dire, si l'on s'en tient à la stricte définition, un banal attaché aux écritures, un employé de bureau ; peut-être pas même un "écrivaillon", puisque celui-ci est censé produire une prose de composition - sans talent, certes, mais de composition !

Et bien, je n'en suis pas certain car la façon dont Vargas Llosa décrit l'acharnement de ce petit bonhomme à écrire relève d'une des qualités obligées de l'écrivain, avec l'imagination et le style bien sûr. Or, Pédro Camacho en a des idées, souvent invraisemblabes, tortueuses, délirantes, mais elles sont le carburant de ses "séries" dont l'audience - tout du moins à l’acmé de sa popularité - apparait tout à fait stupéfiante, jusqu'à atteindre à l'ordre public.

Récit fortement autobiographique - Vargas Llosa s'est marié effectivement avec une belle-soeur de son oncle de dix ans son aînée, et son premier succès fut un recueil de nouvelles datant de sa liaison -, le roman alterne cette folle histoire d'amour iconoclastique pour une famille de la bourgeoisie péruvienne conservatrice, et les épopées le plus souvent loufoques des personnages du "scribouillard". 
Mais le scénario lui-même de cette idylle improbable ne serait-il pas né sur la Rémington de Padro Camacho-Vargas Llosa ?

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