samedi 29 novembre 2014

Quoi de neuf ? La Tour Triangle


Les pétitions font flores et les papiers enflammés aussi.

http://blogs.mediapart.fr/blog/graindeville/251114/la-tour-triangle-en-proie-au-manicheisme

Un crime de lèse modernité à l'encontre des opposants à sa construction qui dénoncent une aberration architecturale, historique, urbaine et énergétique ?
Le volet financier n'est pas en reste : un ballon d'oxygène économique pour les uns, une juteuse opération immobilière privée pour les autres.
Un atout pour "Paris - Ville-monde" ou une verrue pour le "Paris - so charming" ?
Une nouvelle icône de l'architecture contemporaine ou un monument supplémentaire à la gloire de la starchitecture ?
Une occasion unique d'éviter la museification de la capitale ou une incongruité dans une "ville horizontale" ?
La nouvelle Tour Eiffel du 21ème siècle ou un nouvelle Tour Montparnasse ?
Une tour de gauche ou une tour de droite ?
Et vous, vous êtes pour ou contre la Tour Triangle ?


Veinard(e)s : on a (presque) tout changé à droite !

mercredi 12 novembre 2014

Ukraine

Je ne suis jamais allé en Ukraine. On nous parle ici du bruit métallique des chenilles de chars russes qui violent en ce moment-même la frontière. On suit des reportages sur des populations terrorisées par la guerre qui se terrent dans des abris de fortune d'une ville fantôme dont le nom est Donesk. J'ai aperçu la photo d'un milicien pro-russe avec un petit chat sur l'épaule et un drôle de regard brutal et amusé sur le visage. On menace le tsar tout en tremblant comme un enfant qui joue le bravache en sachant que s'il doit se battre, il se fera rosser par son adversaire plus fort et qui n'a peur de rien.
7 ukrainiens sont venus rendre visite à Everybody Knows cette semaine. Rien n'indiquait dans les statistiques leur appartenance à l'une ou l'autre des factions en lutte. Ils ont trouvé un espace de paix. Bienvenu.

dimanche 9 novembre 2014

Humeur

Photo en couverture du "Monde" daté du dimanche 9 et lundi 10 novembre : la coupole en acier du Louvre d'Abu Dhabi. Une structure en étoile, magnifique de légèreté et pour la conception de laquelle on imagine que quelques savants calculs ont été nécessaires. Mais pas seulement : un travail de conception et de modélisation remarquable qui permettra à l'architecture d'exister. Accompagnant cette photo, un très long article où l'on évoque l'architecte Jean Nouvel (normal, le bâtiment est spectaculaire et on l'espère beau), les commanditaires (Le Louvre et les sponsors locaux), les édiles gouvernementaux, Ministre en tête, et... rien, pas un mot des concepteurs techniques (Buro Happold, une ingénierie anglaise), ni des bâtisseurs ! Ne serait-il pas légitime, a fortiori quand l'ouvrage met en avant sa très grande technicité (ce qui est précisément le cas de la photo), que soient mentionnés ses concepteurs techniques ?
Pense-t-on qu'en passant sous silence systématiquement le travail de l'ingénieur on parviendra à intéresser des jeunes à ce métier ? Mais pourquoi est-ce important d'intéresser des jeunes à ce métier bien moins valorisant que le trading, le marketing ou la fusion-acquisition ?
Saviez-vous que l'industrie française ne cesse de "décrocher", que "hier l'une des plus puissantes du Vieux Continent, (elle) est aujourd'hui menacée de marginalisation" ? En 6 ans "la production tricolore a chuté de près de 16%". Alors, continuons à ignorer les ingénieurs et ne nous plaignons pas de notre déficit commercial dramatique, de notre croissance en berne, des taxes qui augmentent, etc.

en italique : extraits du "Monde"


samedi 8 novembre 2014

Meursault, contre-enquete


"The party is over" chante Léonard Cohen dans "The street" ; la fête est terminée ... des prix littéraires, et Kamel Daoud n'aura pas été sacré "Goncourt" par le jury de chez Drouant pour son roman en forme de soliloque qui, 72 ans après la publication de "L'Etranger", prend le prétexte de l'absence d'identité de la victime dans le livre de Camus - désigné comme "l'arabe" -, pour lui en attribuer une, celle de Moussa, le frère du narrateur, et dérouler un récit d'une très grande richesse avec une rage poétique d'où le lecteur ne s'extrait pas indemne.
Un livre trop difficile pour le lectorat "populaire" visé par le Goncourt, a-t-on dit ; insuffisamment "politiquement correct" par ces temps de susceptibilités religieuses ? "Trop de notes" on du penser les Goncourt-Salieri...
PS : Merci à ML qui a découvert ce livre à l'occasion de sa sortie en mai dernier, qui s'est démenée pour le commander alors qu'il était absent des librairies, et qui se reconnaîtra si elle parvient jusqu'ici...



samedi 1 novembre 2014

Bizarre ? Vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre ...







Veinard(e)s, on a (presque) tout changer à droite !

The street


J’ai été ton compagnon de boisson favori
Toujours prêt pour une dernière rigolade
Et puis notre bonne fortune à tous les deux s’est épuisée
Elle était tout ce que nous possédions
Tu as enfilé un uniforme
Pour t’engager dans la Guerre Civile
Tu semblais si confiant que je ne me suis pas inquiété
De savoir pour quel bord tu voulais combattre


Ce n’était pas si simple
Quand tu t’es levé et que tu es parti à pieds
Mais je garderai précieusement cette histoire
Pour une autre journée pluvieuse
Je sais le poids du fardeau
Et comment tu le traînes dans la nuit
Certains disent qu’il est creux
Mais ça ne veut pas dire qu’il est léger

Tu m’as quitté me laissant la vaisselle
Le bébé et la baignoire
Tu t’es acoquiné avec la milice
Jusqu’à adopter son camouflage
Tu as toujours dit que nous étions égaux
Aussi laisse-moi marcher avec toi
Fais juste une exception dans ta bande
Pour le vieux rouge blanc et bleu

Mon ami ne m’ignore pas
Nous fumions ensemble nous étions amis
Oubli cette histoire épuisante
De trahison et de revanche
Je vois le Fantôme de la Culture
Avec ses chiffres tatoués sur le poignet
Proclamer une nouvelle fin à cette histoire
Que nous avons tous manquée

J’ai pleuré à ton sujet ce matin
Et je pleurerai pour toi encore
Mais je suis ne suis pas dépositaire du pardon
S’il te plait ne me demande pas quand
Il sera possible d’avoir du vin et des roses
Et des magnums de champagne
Car jamais plus, non jamais plus
Nous ne boirons comme nous avons bu.

Refrain (X2)
La fête est terminée
Mais je suis toujours sur mes deux jambes
Je vais rester à l’angle de cette rue
Là où nous avions l’habitude de passer.

Allez buvons maintenant que c’est fini
Et buvons pour quand nous nous retrouverons
Je vais rester à l’angle de cette rue
Là où nous avions l’habitude de passer.


Léonard Cohen (libre traduction de J.N Spuarte)