jeudi 22 mars 2012

Agence d'archi new look


Objets inanimés avez-vous donc une âme Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?

"Je considérais attentivement quelque image qui avait retenu mon attention, un nuage, un triangle, une haie, une fleur, un caillou, sentant que peut-être, derrière ces signes, se tenait quelque chose d'autre que je devais essayer de découvrir, un système de pensée qu'ils exprimeraient à la manière de ces hiéroglyphes qui semblent ne représenter que des objets naturels." Marcel Proust "Le temps retrouvé"

mercredi 21 mars 2012

Rencontre avec Alice, gardienne au Musée Jean Cocteau de Menton et amateure d'architecture


Alice est gardienne de musée. Pas n'importe lequel : le nouveau musée Jean Cocteau à Menton, inauguré à la fin 2011, œuvre de Rudy Ricciotti, architecte iconoclaste et sudiste, et néanmoins attachant. Elle (Alice) est très sympathique et prête à partager avec vous son point de vue sur le bâtiment où elle est employée, pour peu qu'elle ait repéré derrière les grandes vitres fumées l'amateur d'architecture (que vous êtes certainement, puisque vous êtes venu jusqu'ici). Alice est intarissable. Elle vous dira que l'architecte est un bel homme, gentil, très simple, évidemment un peu artiste et fantasque ("c'est un architecte"), qu'elle a parlé avec lui et qu'il lui a même fait la bise lors de l'inauguration. Elle vous expliquera que ce bâtiment est à l'image de Cocteau, ambivalent, à la fois masculin et féminin : trapu à l'extérieur, élégant et gracieux à l'intérieur. Elle vous confiera qu'elle s'amuse beaucoup à observer les gens qui passent dehors, le long de la façade de verre fumé et qui ignorent qu'on les voit, ceux qui font la moue ou qui prennent des poses pour se photographier, des couples parfois qui se glissent derrière le galbe des poteaux, et se pensant à l'abri des regards, se font des petits câlins amoureux. Alice, elle observe tous ces amours furtifs et ne cèderait sa place pour rien au monde, surtout pas pour "un de ces musées obscurs comme on en voit trop, partout, ça jamais !" Quand même, la lumière ici, Alice vous explique qu'il y en a un peu trop et que ça gêne les œuvres exposées. C'est pourquoi il a fallu mettre tous ces rideaux en voilage et même en installer sur les fentes horizontales en verre du plafond. C'est un peu dommage. Mais, poursuit-elle, regardez comme c'est beau, le contraste entre l'espace tout blanc et ces formes très féminines, les poteaux du dehors, que l'on perçoit d'ici sombres, presque noirs. Le contraste, le blanc et le noir. "C'est vraiment une œuvre très belle", affirme-t-elle, comme pour finir par vous convaincre. "L'architecte construit actuellement un très beau musée à Marseille", poursuit-elle, "dès qu'il sera fini je m'y précipiterai. Vous connaissez aussi ce qu'il a fait à Aix en Provence ? C'est magnifique." Elle vous souhaite une agréable visite et lâche une dernière fois : "l'architecte, il est très fort, car pour réussir à imposer quelque chose d'aussi moderne ici où, vous avez vu, c'est très classique, on est dans le sud, un pays de retraités, ... il faut être vraiment fort ; moi je l'aime beaucoup !"
Merci donc à Alice qui se reconnaîtra si elle parvient jusqu'ici... et qui mérite certainement une invitation pour l'inauguration du MUCEM...

Vol de nuit

Vus du ciel, la nuit, quand l'air est pur et sans nuage, les villages ressemblent à des bijoux en or jetés négligemment sur un écrin de velours noir. Colliers, pendentifs, perles plus ou moins grosses et plus ou moins nacrées, médaillons ésotériques, composent une calligraphie gigantesque faite d'un enchevêtrement de signes cabalistiques. Dans cette architecture , il n'est pas rare que nos yeux s'attachent à repérer et suivre quelques instants une minuscule lueur solitaire qui progresse le long d'un couloir balisé comme une sorte de globule phosphorescent prisonnier d'un capillaire sanguin. On se prend à imaginer que dans ce point microscopique une vie ou plusieurs existent que nous ne connaîtrons jamais, des vies qui ignorent ce regard curieux (stratosphérique ?) auquel l'altitude confère une sorte de supériorité dérisoire ; on se prend à penser à la teneur de ce lien qui nous met dans cette correspondance fragile avec le ou les occupants du véhicule : les connait-on ? Existe-t-il des lieux, des connaissances que nous avons pu partager ? Peuvent-il savoir qu'à cet instant précis, à plusieurs centaines de mètres au-dessus d'eux, quelqu'un a établi une relation indicible dont ils sont l'objet et une moitié de la cause ? Et puis le globule s'efface dans la nuit. Et puis d'autres arabesques apparaissent. Cette nuit, précisément, on a affaire à un véritable casse.

dimanche 18 mars 2012

Cette année je me prends au mot et j'écris ! (14)

Post-it du soir :
"Un jour", j'écrirai ma vie.
Dès aujourd'hui,
Je me prends au mot.

Je regrette, mais il s'agit d'un Post-it qui s'est trompé de site ; ici, ce n'est pas Facebook : on n'étale pas sa vie !

"Lire, écrire, construire" le livre est une architecture

Extraits de ce texte de Claude Parent paru dans "l'Architecture d'Aujourd'hui" en février 1994.
"Posé sur cette table, un livre.
Un livre neuf, tout droit sorti de chez ce grand libraire de la rue Deloison qui a le mérite de lire tous ceux qu'il vend. Un vrai livre donc du genre Nrf occupé ou Promeneur, un Corti sans fioriture, (...) bref pas un de ces livres de gare à l'imagerie aguicheuse mais un vrai livre bien sévère, bien authentique, quelquefois même un peu rébarbatif. Posé là sur ma table, (...) il tient en lui un mode inconnu qui va s'ouvrir page après page et livrer son mystère, modifier ou non son lecteur. Avant de tourner la page de couverture, je ne sais rien de lui, de ce qui m'attend, de l'aventure qui va me saisir. Me voici encore sauf, mais déjà en danger, seul au bord de l'abîme, attendant le miracle enfoui dans ce petit bouquin d'à peine dix-huit centimètres sur dix et pourtant déjà monument d'architecture. Car architecture il y a dès que ce pose le problème du contenant et du contenu, du dehors et du dedans, de la couverture et de l'histoire incluse. (...) Pour que l'architecture soit aussi nécessaire que le livre, pour qu'elle soit sa survie, elle doit renier son équilibre, quitter cette volonté statique qui l'appauvrit, qui l'empêche d'être porteuse d'inquiétude, la privant parce que trop évidente dans l'instant de la curiosité permanente d'autrui. L'architecture est une trajectoire linéaire, enchainée message après message dans une obligation de découverte progressive. L'homme qui la pratique ne se déplace à travers elle que par effraction,par la lecture d'énigmes successives, le décryptage des traces d'imaginaire déposées à dessein tout au long du parcours. Si ce mouvement d'échanges, si cette dynamique de la connaissance n'est pas prise en compte par l'architecture, quitte à être indéchiffrable, alors (et de loin) je lui préfère à jamais la lecture."

mardi 13 mars 2012

Cette année je me prends au mot et j'écris (12)

Post-it du jour :
"Ecrit en lettres de feu
sur le joli livre blanc que je
me suis offert :
En avant !"

C'est le genre de phrase qui fleure bon la bonne résolution ("bon la bonne !", comme on dit au Hilton de New-York...).
"Go on !", "Adelante !", Avanti !", Vorwärts !", "Fremad !"
Comment peut-on s'offrir un livre blanc ? Ça n'appartient à personne, un livre blanc. C'est bourré d'informations visant à faire un état des lieux sur un sujet déterminé. Le type qui a écrit ça n'était pas clair du tout ; pas tout blanc, sans doute. Et puis en plus "en lettres de feu" : est-ce que ça a du sens de s'offrir un joli livre blanc et d'y mettre le feu ? Façon Johnny au Stade de France ?
En avant ! Le type qui a écrit ça, il veut à l'évidence  se reprendre en mains.  Il est probablement dans une espèce de situation cotonneuse. La preuve : il n'a pas changé ses chaussettes Dédé depuis une bonne semaine. Donc, le type est dans une situation qui pourrait être pire, mais qui, si le malaise se chiffrait sur l'échelle de Richter frôlerait le 9 avec des répliques de degré 7. Avisez ce qui lui est arrivé en l'espace de quelques heures. Sa femme l'a quitté hier soir pour cette histoire de chaussettes (les femmes sont mesquines). Sa maîtresse (qui veut tout faire comme sa femme) a décidé ce matin de le quitter également (les femmes sont des copieuses). Elle avait ses raisons. En sortant de chez lui, le type a dérapé sur une crotte de chien (il aurait du la voir, sinon la sentir, car elle pesait environ 1 kilo et 750 grammes ; elle venait d'être déposée avec malice, 5' auparavant, par le dogue allemand du voisin danois). Dans sa chute il a heurté avec la mâchoire le bord de la bordure en ciment du trottoir. Il a tenté de nettoyer ses semelles dans un caniveau et d'essuyer son menton couvert de sang, mais il est juste parvenu à se tremper totalement les pieds sans venir à bout des déjections canines, et à répandre des colonies de globules sur sa belle veste. Bien entendu, chahuté par les évènements, à moitié défiguré et nimbé d'une odeur épouvantable, le jeune cadre (il s'agissait d'un jeune cadre) fit une impression désastreuse (euphémisme) auprès de sa maîtresse qui l'attendait, comme tous les matins sauf le week-end, Chez Totoche, bar-tabac PMU des environs de la Place Clichy.
NDR : boudiou que ce fut dur !

mardi 6 mars 2012

X est seul un soir sur la Côte

Dans ce quartier St Jean composé de rues tordues, courtes et maladroites, un soir de mars trop froid pour l'ordinaire de cette saison sur la Côte, X se retrouvait seul dans une villa des années 20 à l'intérieur un peu bricolé. Il était assis sur un fauteuil recouvert d'un tissu vert d'eau devant une table étroite et bancale, cachée par un tissu rouge fatigué qu'un galon de velours d'une teinte plus foncée rehaussait d'une sorte de dignité dérisoire. 
Les murs et le plafond étaient uniformément blancs et sans tableaux inutiles. Une énorme lampe de chevet équipée d'un abat-jour vaste comme un parasol, dominait un lit minuscule devant lequel X commençait à imaginer sa nuit. Sur une étagère tournante, quelques vieux livres empilés semblaient garder pour eux, depuis une éternité, le souvenir des heures lointaines où une main et des yeux attentifs en avaient parcouru les pages. Au sol régnait sans gloire un carrelage hexagonal ordinaire dont les joints transpiraient de laitance. Un silence absolu s'était imposé. Soudain le miaulement d'un chat dans la nuit. Puis le silence à nouveau. X se glissa entre deux draps un peu rêches. Il saisit au hasard sur l'étagère un ouvrage élimé au titre intriguant, "La Bhagavad-Gîtâ", d'un dénommé Shri Aurobindo. 
Il fit le lien immédiatement avec Auroville, cette ville proche de Pondichéry, née d'une utopie ; celle précisément d'Aurobindo, relayée par sa compagne, "La Mère". Ville bâtie dans les années 70 par l'architecte français Roger Anger, aujourd'hui oublié. A présent, l'utopie dérivait, semble-t-il, dans un sorte d'ésotérisme bobo. X ouvrit le livre au hasard : "Par le moi tu dois délivrer le moi, tu ne dois pas déprimer ni abaisser le moi (que ce soit par complaisance ou par suppressions), car le moi est l'ami du moi et le moi l'ennemi."
Edifiant. X ferma les yeux, conjuguant sans remord son ami et son ennemi intérieurs.

dimanche 4 mars 2012

Blogueurs sans bagages

2 suisses ont visité Everybody Knows ce jour : probablement Johnny et Aznavour...

Cette année je me prends au mot et j'écris ! (11)

Rappel pour les nouveaux arrivants : il m'a été offert par des orbites attentives un petit opuscule composé de 48 Post-it sur chacun desquels est écrit une phrase (citation ou tout venant) ; il a pour titre "Cette année je me prends au mot et j'écris !" L'exercice consiste à partir de la phrase du jour d'écrire selon l'inspiration...
Donc, ce jour :
"Avez-vous lu Baruch ?
J'envoie un mail
Pour faire découvrir
Un auteur remarquable."

Baruch, Baruch ?... Baruch ? Est-ce que je connais un tel écrivain ? Non, mais ça ne signifie pas qu'il n'existe pas ; l'étendue de mon inculture étant aussi vaste que l'ensemble des (4 ?) océans réunis !...
Le réflexe des temps moderne face à l'Enigme : le Net !
Bernard Baruch
Donc Baruch. Il existe un dénommé Bernard Baruch (19/08/1870 - 20/06/1965), homme d'affaires et homme politique américain qui, après son succès dans le premier domaine a sévi dans le second, en tant que conseiller économique auprès d'un certain nombre de présidents (Woodrow Wilson et Franklin D. Roosevelt). Mais aucune mention d'écrits remarquables en dehors de quelques messages lapidaires du style : "Vendez tout !", émis 1ère quinzaine d'octobre 1929 ou "Méfiez-vous du moustachu avec une casquette et des petits yeux cruels", émis le 3 février 1945 (à la veille de Yalta).
  

Marc-Olivier Baruch
né en 1957, est docteur en histoire et ancien élève de l'École polytechnique (comme quoi, il y a des X qui parviennent à échapper à leur destin ...). Il est depuis 2003 directeur d'études au CNRS dans le domaine de l'histoire contemporaine. Il est certainement à l'EHESS également. De la liste de ses écrits et publications longue comme une journée sans pain (je me rends compte que cette comparaison est légèrement surannée ; une actualisation pourrait s'imposer en substituant à pain : MacDo, Nuggets, Pizza, Kebab, ...), j'ai extrait un ouvrage dont le titre gourmand est "Une poignée de misérables : l'épuration de la société française après la Seconde Guerre mondiale", Paris, Fayard, 2003.
Marc-Olivier Baruch
 Bien que son visage me soit particulièrement sympathique, je doute quand même qu'il s'agisse du Baruch, auteur remarquable, de la citation. Il ne m'en voudra certainement pas, d'autant qu'il bénéficie d'une publicité sans équivalent en intégrant les personnalités d'Everybody Knows !

Donc, Baruch ! Quoi de neuf ? Baruch ! Je finis par trouver dans les méandres du Net les traces de ce Baruch dont voici un texte, sinon magnifique, du moins lisible :
"La nuit s'est invitée plus tôt que prévu juste derrière les fenêtres. Le feu se régale dans la cheminée. Depuis la cuisine proviennent des odeurs appétissantes d'oignons revenus dans l'huile d'olive, et puis le délicat grésillement des morceaux d'agneau qui dorent dans la sauteuse. Les figures géométriques d'un grand kilim où le rouge framboise domine, les étagères garnies de livres indisciplinés, quelques notes de jazz et les murs blancs confèrent au salon une atmosphère particulière ; celle du calme pacifique, de l'espace propice à une certaine forme de bonheur."





L'Hôtel des Roches Noires

Je reviens une nouvelle fois sur cette pièce chantée de Françoise Cadol (pour ceux qui sont intéressés, plusieurs petits textes précédents d'Everybody Knows l'ont déjà évoqué).
Elle devait cesser d'être jouée au Vingtième Théâtre début mars, mais la qualité du spectacle a fait que les représentations sont prolongées.

Il est possible que certains d'entre vous ne soient pas très "comédie musicale" ; ce que je peux comprendre, car je suis un de ces "certains". Dans "l'Hôtel des Roches Noires", c'est autre chose : la musique et la chanson ne sont pas là pour gazouiller ou tenter d'emporter le public dans des envolées lyriques ; mais d'avantage - et essentiellement - pour porter un texte juste et une émotion dont la profondeur se nourrit de nostalgie, de regrets et de rêves.
L'Hôtel des Roches Noires - dernier domicile de Marguerite Duras - existe toujours, à Trouville, en bord de mer. Il a été transformé en immeuble résidentiel. Françoise a un rêve : jouer la pièce là-bas, sans doute pour les fantômes, pour rendre hommage à l'attention qu'ils nous portent, à nous autres les  vivants, à nos petites manies, nos amours ou nos peines ordinaires.
J'ai eu la chance de voir (un peu) la pièce se construire, ou plutôt se parachever. C'est un travail inimaginable sur le plan de l'investissement personnel. C'est un travail qui vous met en risque. Quelques auteur(e)s, comme Françoise, ont cette passion. Ils ou elles ne pourraient sans doute pas vivre sans cette passion. Nous non plus...

Alors, un dernier mot : allez voir "l'Hôtel des Roches Noires", il n'y aura aucun regret, et "que du bonheur" !

samedi 3 mars 2012

Cette année je me prends au mot, j'écris ! (10)

Le Post-it du jour : "J'écris pour pouvoir lire ce que je ne savais pas que j'allais écrire." Claude ROY

La page blanche. L'écran vide. Poser des mots qui forment des phrases qui composeront - peut-être - une histoire. Peut-on  imaginer, en decouvrant quelques filets d'eau sourdrent maladroitement d'un talus banal,  le spectacle de l'embouchure du fleuve dont ces ruissellements constituent la source ? (littéraire)
Il y aurait mille histoires à raconter. Elles sont toutes dignes. Existe-t-il pour quelques unes seulement la grace particuliere qui leur permettra d'être lues ?

Il y avait sur une île, un matin peuplé de neige, une grive blessée qui tentait d'échapper au piège des mains tendues d'un enfant. Il l'avait repérée en passant, un peu par hasard, tout prêt d'un buisson figé sous son manteau de glace.
Apres quelques manoeuvres maladroites, les mains cruelles finirent par se saisir du volatile innocent. Quelques jours plus tard l'oiseau fut mangé par l'enfant.  Cette histoire est vraie.

Un séminaire a priori ennuyeux sur un thème rabattu. Un intervenant agé de 75 ans dont le CV mentionne, juste après son nom et sa date de naissance, et bien avant une longue liste de diplômes (dont celui de l'X), de distinctions et de titres professoraux, les éléments suivants : "pupille de la nation, marié, 6 enfants"
L'exigence d'une pensée  intègre comme forme évidente d'intelligence. Un petit bonheur.

Un diner chez un couple - lui est économiste, expert international reconnu, elle, est artiste. Beaucoup d'humilité et d'attention. L'appartement - grand, parisien - est habité par les livres - sur les murs, dans le couloir, au-dessus des portes -, d'objets d'art ou de la vie courante ramenés des multiples séjours à l'étranger, ainsi que d'oeuvres peintes. Délice ? Félicité ? Plaisir ?

vendredi 2 mars 2012

Dmitri Novikov ne sera pas le futur président de la Russie

Et pour cause : Dmitri Novikov est ce jeune juge de Sotchi qui, non seulement s'est opposé à un certain nombre de ses pairs pour des faits de corruption avérée, mais qui les a dénoncés et a obtenu leur condamnation.
Depuis, il a été arrêté à plusieurs reprises et torturé, ce qui peut lui faire dire : "J'aurais pu avoir une carrière invraisemblable, recevoir des millions de dollars et peser 150 kg."
On vit une époque formidable !

jeudi 1 mars 2012

Wang Shu Pritzker Price 2012

Un chinois au Panthéon... de l'architecture. Pas totalement inconnu d'Everybody Knows puisque repéré à l'occasion de la dernière biennale à Venise avec sa structure auto-portante "Decay of a dome" !
Et puis un grand merci à mes amis d'AS qui m'ont permis de le découvrir à l'occasion de la remise de sa médaille d'or en 2011 à l'Académie d'architecture.
Une phrase qui résume le Monsieur après avoir indiqué qu'il était "très touché" de recevoir le Pritzker :
"...même si j'ai été bien entouré toutes ces années, j'ai été seul au départ dans toutes ces explorations. Pour dire les choses simplement, j'ai réfléchi, j'ai travaillé dur, j'ai essayé d'appliquer mes idéaux."
Et ces idéaux sont la qualité architecturale (avant le business et la quantité), la réutilisation de matériaux recyclés ("attitude que devrait avoir tout architecte contemporain", dit-il), le volonté de ne pas opposer la tradition et la modernité, et "la prise en compte des expériences tirées des siècles passées."